L’Ascension de Lizzie Le Blond : redonner une place à une pionnière oubliée
ACTUALITÉSPHOTOGRAPHIE ARGENTIQUE
Lise Longis
12/12/20253 min read


Et si les premières images de montagne, de glace et de liberté avaient été capturées… par une femme ?
C’est l’histoire que raconte L’Ascension de Lizzie Le Blond, un documentaire réalisé par Sophie Chaffaut, qui redonne vie à une figure effacée de l’histoire de la photographie et du cinéma.
Alpiniste, photographe mais aussi cinéaste avant l’heure, Lizzie Le Blond a immortalisé les Alpes à la fin du XIXᵉ siècle.
Sortie sur YouTube le 11 décembre 2025, cette œuvre est à la fois un hommage, une enquête et une ascension personnelle.
Lizzie Le Blond, l’alpiniste qui photographiait la liberté
Née en 1860 en Irlande, Elizabeth Hawkins-Whitshed, plus connue sous le nom de Lizzie Le Blond, découvre dans la montagne un espace d’émancipation.
À une époque où les femmes ne pouvaient ni grimper seules, ni voyager sans chaperon, elle réalise plus d’une vingtaine de premières ascensions, souvent en hiver toujours son appareil photo à la main.
Elle publie sept livres, fonde en 1907 le Ladies’ Alpine Club (le premier club alpin féminin) et filme dès 1898 les premiers sports d’hiver à Saint-Moritz, devenant ainsi l’une des toutes premières femmes cinéastes.
Mais comme beaucoup de pionnières, son nom s’est effacé. Ses films ont disparu, ses photos ont dormi des décennies dans un musée du Kansas.
Avec son nouveau film, Sophie Chaffaut entreprend de réparer cette mémoire.


Un film entre hommage et introspection
Le documentaire alterne entre images d’archives restaurées et récit contemporain, celui de la réalisatrice elle-même, qui entreprend à son tour une ascension : celle de la Pointe Burnaby, montagne nommée d’après le mari de Lizzie. On retrouve dans ce film un travail minutieux sur les archives : 36 photographies restaurées à la main, dépoussiérées et “upscalées” grâce à l’intelligence artificielle, sans pour autant trahir l’esthétique d’origine.
Une approche collective et pluridisciplinaire
Pour raconter Lizzie, Sophie Chaffaut s’est entourée de voix diverses :
Claude Gardien, guide de haute montagne, pour évoquer le contexte alpin et les conditions de l’époque ;
Delphine Moraldo, sociologue, sur la question de la légitimité des femmes dans un milieu masculin ;
Béatrice de Pastre, directrice des archives du CNC, sur la place de Lizzie dans l’histoire du cinéma ;
et Jacquelyn Borgeson Zimmer, conservatrice du Safari Museum (Kansas), gardienne des albums originaux.

Une réalisatrice qui filme la mémoire comme un paysage
Formée entre la France et le Québec, Sophie Chaffaut développe un cinéma ancré dans le réel, où la mémoire, le territoire et l’intime s’entremêlent.
On sent dans son travail la filiation avec le cinéma de montagne, mais aussi une volonté d’en casser les codes : ici, pas d’héroïsme, pas d’exploit, juste une rencontre entre deux femmes à travers le temps.
Un film nécessaire et inspirant
Ce que j’aime dans ce projet, c’est la façon dont il redonne voix à une femme oubliée.
L’Ascension de Lizzie Le Blond n’est pas seulement un documentaire historique : c’est un film sur la transmission, sur la mémoire collective et sur l’importance de revisiter nos images pour comprendre d’où l’on vient.
🎬 Titre : L’Ascension de Lizzie Le Blond
🎥 Réalisation : Sophie Chaffaut
📅 Sortie : 11 décembre 2025 (YouTube – Sophie C)
🕒 Durée : 46 minutes
📸 Production : Hello Emotion
🎶 Musique originale : Cølibri

Découvrez notre interview de Sophie Chaffaut dans Coffee Shot
Sophie nous parlait déjà de son documentaire dans le podcast


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